SEMUR-en-AUXOIS
A cet emplacement s'élevait une église romane édifiée en 1060 par Robert-le- Vieux, chef de la première race royale des Ducs de Bourgogne , en expiation du meurtre qu'il avait commis vers 1031 à l'encontre de son beau-père Dalmace Ier.
La nouvelle église se construit à partir de 1225, les matériaux utilisés sont la pierre calcaire de Pouillenay et un calcaire bleuté assez particulier appartenant à l'étage Sinémurien dans lequel on trouve nombre de traces de gryphées et d'ammonites qui sert de dallage.
Les deux tours ont été plusieurs fois endommagées par des incendies et ont été reconstruites par Viollet-le-Duc au siècle dernier, dans la tour Barbe se trouve la cloche qui a été refondue à diverses reprises au cours des siècles. A côté se trouve la tour de l'Horloge. Au-dessus du parvis on peut voir les maisons des sonneurs de cloches, ce privilège était accordé aux vignerons qui tous les ans payaient un privilège pour sonner les cloches afin d'annoncer le début et la fin du travail dans les vignes et les champs.
L'église est accessible par 9 marches qui mènent au parvis. Celui-ci date du XIVe-XVe siècles. Il a subi de nombreuses déprédations au moment de la Révolution , on voit que les bas reliefs ornant les tympans ont été martelés, quant aux statues qui étaient dans les voussures, représentant des Saints ont disparu à l'exception de six. La statue, qui orne le trumeau de la " Vierge aux raisins "n' a gardé que sa tête et a été remplacée au siècle dernier par une autre. Sous le trumeau on peut voir un dromadaire, à côté on peut admirer un éléphant, ces animaux exotiques sont une sorte de signature de compagnons, on peut voir également une scène de chasse et des animaux mythologiques comme le basilic et divers personnages sur les côtés des portes.
La porte en bois sculptée du XVe abrite une magnifique mise au tombeau, sans doute la plus belle de Bourgogne. Réalisée par un atelier bourguignon proche de celui des Ducs de Bourgogne, cette mise au tombeau pourrait être l'oeuvre d'Antoine Le Moiturier ou de Guillaume Chandelier, entre 1490 et 1492.
Ce magnifique ensemble présente plusieurs personnages entourant le Christ, on voit Joseph d'Arimathie, une sainte femme, Saint Jean, la Vierge, Marie- Madeleine, une sainte femme et Nicodème.
L'expression des visages et les drapés sont remarquables, cet ensemble était accompagné de quatre Anges deuillant qui sont visibles au Musée municipal et au Louvre. A l'origine cet ensemble faisait partie des biens du monastère des Carmes de Semur et fût mis à l'église en 1792.
La chapelle Sainte- Barbe
Les vitraux sont également du début du XVIe ainsi que la clôture de bois. On peut lire l'histoire et le martyre de Sainte Barbe, ici la lecture se fait de gauche à droite en commençant par le bas : - Portrait des donateurs. - Le message des anges - La prison construite par le père de Sainte Barbe pour y enfermer sa fille. - Le refus de Sainte Barbe d'adorer les idoles. - Le refus de Sainte Barbe de suivre le conseil des juges. - Ste Barbe saccageant les idoles. - Le martyre de Sainte Barbe. - Sainte Barbe exécutée par son père. - Sainte Barbe monte au ciel soutenue par les Anges.
La chapelle des drapiers
Symbole de l'importance de cette corporation à Semur qui avait les moyens d' offrir à son église des vitraux, ce qui était alors synonyme de grande richesse et de puissance. Ces vitraux sont du XVe et présentent en 8 panneaux les différentes étapes du travail des drapiers.